Harcèlement au travail

Derrière le masque

On t’avait prévenu… Le job est stressant et ton futur responsable n’est pas un facile ; Il est disons-le, « imbuvable ». Face à lui, peu de personne a  tenu le coup et d’ailleurs l’employée qui te précède a touché 1 an de salaire après être passée par les prud’hommes
Cette opportunité, tu l’as saisie ! Tu ne t’y connais pas bien en logistique mais tu es autodidacte et tu as toujours su te sortir de situations difficiles. 
Il faudra faire de la route mais du travail dans ta Normandie, y en a pas ! Alors tu prends et tu es prête à accepter que ton boss soit un tyran
Une des premières choses qu’il t’a dite c’est : « L’avantage avec toi, c’est que tu es une sorte d’investissement à long terme » « A ton âge, je sais que tu apprendras sur le temps et que tu resteras ; contrairement aux jeunes diplômés qui ne restent que le temps de se former pour mieux rebondir »
Ces mots ont maintenant et depuis longtemps pris tout leur sens… 
 

Grace à ce job tu achètes ton premier chez toi et tu paies les traites de ta nouvelle voiture; et pour ça, tu encaisses… tu subis les injustices 
Les injustices ; tu les vis au quotidien ;

Alors que tes collègues suivent des formations pour augmenter leur performances, partent en déplacement pour rencontrer les clients et sous-traitants ; on te cantonne à des postes utiles mais peu valorisants et qui surtout permettent à tes collègues d’accéder à leurs ambitions. Chaque nouvel arrivant, stagiaire ou intérimaire fait le déplacement pour voir nos dépôts et rencontrer les gens avec qui la boite travaille. Toi, Tu n’as jamais rencontré tes interlocuteurs téléphoniques.
Avec le temps ton boss a fait des efforts ; il ne hurle plus ton prénom depuis son bureau pour t’appeler. Ses colères et son manque de tact sont légendaires et font rire ; sauf ceux qui subissent ; Les gens te taquinent gentiment « alors ça va avec « x » pas trop dur ?

Reste, ces innombrables longues minutes passées dans le bureau de ton boss, qui t’y a convoqué tout de suite pour te parler quand il aura terminé de lire ses mails, de vérifier que les commandes tombent bien et passer un ou deux coups de fils aux dépôts… Lorsque tu fais mine de t’éclipser, il te demande de rester. Ça aussi, ça fait sourireAux autres, les aménagements de travail du genre, télétravail que l’on finira par te concéder quelques années plus tard, car cela fait partie  de la politique de ta société.

45% c’est la note annuelle qu’il te donne car, tes objectifs ne sont que des tâches quotidiennes de travail. Quant à ceux que tu réclames ; ils sont régulièrement modifiés et donnés à d’autres collègues. Sur tes feuilles de développement personnel, les commentaires sont bons ; mais il manque toujours un petit quelque chose… Les raisons sont : « n’a pas mis dans la boite mail commune », « fait des erreurs par manque d’attention (à noter que tu n’as jamais su lesquelles ni reçu les preuves que tu réclamais) » le derniers reproche : « envoi trop de mails, sans doute pour justifier son travail » C’est le seul, qui soit vrai, car, à force d’être dévalorisée tu dois prouver que le travail est fait et bien fait. 
Dans le « workday »Tu as bien tenté d’inscrire une demande de formation logistique mais la demande a disparue
Malgré ces injustices, dans la société, tu es une sorte de « bout en train » qui sort les autres de leur stress quotidien. Toujours agréable et souriante ; On t’apprécie pour ta joie de vivre et ton humour. Tu es le clown de service ! Mais peu savent qu’en fait, tu es un clown triste et stressé d’avoir été débouté de ses ambitions. Stressé par les réflexions et les pics quotidiens, stressée parce qu’on te reproche ton manque de connaissance alors qu’on ne t’a finalement jamais formé à ton poste. Le rire et les clowneries sont pour toi un antistress ; ça t’aide à décompresser
Les 3 heures de route quotidiennes que tu fais laissent libre cours à tes inquiétudes. (Ressasser et appréhender de n’avoir rien oublié avant de couper ton pc). Ton lot quotidien, c’est de justifier ton travail et faire en sorte que rien ne te sois reproché. Peine perdue ! il y a toujours ; Il y aura toujours ; la petite erreur impardonnable et de toutes façons « tu n’es pas là pour évoluer ou booster ta carrière »
Tu as bien essayé de te plaindre au service du personnel et à la « hiérarchie » de ta « hiérarchie » : De quel droit te reproche t on ton un travail « juste bien » si on ne te forme pas ? Pourquoi l’une de tes collègue, a elle, eut l’autorisation de 3 jours de télétravail alors qu’elle vient d’emménager près de chez toi ? Pourquoi ne te laisse-t-on pas le droit à la formation comme tes collègues qui elles ont déjà des diplômes ?